Récap Webinaire | Green IT & RGESN : Quels Impacts de l'Automatisation ? ft. K-LAGAN

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1. Introduction :

En ce début d'année 2025, Mr Suricate adopte des pratiques plus écologiques pour le test automatisé. En effet, la protection de l'environnement est une priorité pour tous et sur tous les domaines, il est ainsi naturel de se demander : qu'en est-il du monde des tests automatisés ? Comment faire en sorte que le testing automatisé, mais aussi le développement web soient plus respectueux des ressources disponibles sur notre planète bleue ?

Pour répondre à cette question : Marc Hage Chahine, QA Practice Manager chez K-LAGAN. Animateur du blog "La Taverne du Testeur (que l'on vous invite fortement à lire), et habitué de la JFTL, Marc a pour objectif de développer une vision qualitative du test, prenant évidemment en compte la qualité durable et le Green IT.

Ainsi répondons à cette question pressante : quels sont les impacts de l'automatisation ?

 

2. Analyse des impacts environnementaux des nouvelles technologies

Tout d'abord, il faut déjà noter que le Green IT ce n'est pas seulement un concept lié à l'environnement en tant que tel, c'est tout ce qui va être lié aux objectifs de développement durable de l'ONU, en prenant ainsi en compte l'impact de la conception et des usages des nouvelles technologies.

Marc nous rappelle ainsi une étude de l'ADEME, publiée en en janvier 2025, qui nous dit : "117 millions de tonnes de ressources sont utilisées par an pour produire et utiliser les équipements numériques soit 1, 7 tonnes par français et par an", une tendance en forte hausse.

Toujours selon ce rapport, c’est la phase de fabrication qui concentre la majorité des impacts environnementaux, représentant 60 % de l’empreinte carbone, tandis que la phase d’utilisation tourne autour de 40 %. À noter que ce dernier chiffre a tendance à augmenter depuis la récente démocratisation de l'intelligence artificielle.

Selon une étude publiée par le Département de l’Énergie des États-Unis, élaborée par le Berkeley Lab, dans trois ans, les centres de données pourraient représenter 6,7 % à 12 % de la consommation totale d'électricité aux États-Unis. Entre 2017 et 2023, la demande d'électricité des centres de données a plus que doublé avec le déploiement d'un plus grand nombre de serveurs dédiés aux IA.

Évidemment, loin de nous l'idée de dramatiser et de se résoudre à cet état de fait. La solution ? L'optimisation !

Aujourd'hui, l'objectif devrait être pour tous de maximiser l'optimisation, éviter la surconsommation et, donc, réduire par la même occasion l'impact environnemental de chacun. Comme nous l'a très bien expliqué Marc, "on a été habitués à vivre avec la loi de Moore, avec des choses toujours plus puissantes, avec l'idée que l'on peut toujours faire plus, avec toujours plus de graphismes, toujours plus rapide et efficace, et à vivre dans cette abondance, dans cette illusion d'infini".

Comprendre son impact, c'est aussi comprendre que le toujours plus est synonyme de surconsommation. L'IA est un excellent exemple de ce discours. Si son exécution n'est pas faite dans un cadre correct, faire de l'IA parce que l'on a simplement la volonté de faire de l'IA, peut s'avérer destructeur pour l'environnement. Si l'envie vous prend de faire de l'IA, il est important de se demander, est-ce que ce que je veux faire existe déjà sous une autre forme qui consomme moins ?

Est-ce que l'utilisation de l'IA est bien nécessaire dans ce cas ? L'IA est très semblable aux tests automatisés sur cet aspect, même si ces derniers s'avèrent moins consommateurs. Pour détailler un peu mieux ce sujet, n'hésitez pas à lire le référentiel de l'AFNOR dont l'objectif est de mesurer et d'apprendre comment réduire l’impact environnemental de l’IA.

Question internaute :

Une IA avec une utilisation des ressources plus centrée sur le strict nécessaire, comme le font l'IA chinoise et française, peut-elle minimiser considérablement la ressource utilisée ?

Pour Marc, effectivement ce type d'IA permet de faire moins, il faut se reposer la question de la nécessité. Comme expliqué plus haut, si une simple recherche Google peut suffire à combler un besoin, l'IA n'est peut-être pas nécessaire (une recherche sur Google consommera toujours moins que qu'une recherche via IA type Chat GPT). Les SLM (short language model), des modèles spécialisés sur un sujet, contrairement à d'autres modèles généraux, peuvent être des solutions.

Pour illustrer cette différence, imaginez que ces modèles soient des athlètes, l'un est spécialisé dans le 100m, tandis que l'autre est plutôt un décathlonien. Si l'on demande aux deux de courir 100 mètres, le premier sera avantagé. En revanche si l'on demande aux deux de faire du saut de haies, du javelot, du lancer de poids, le second sera avantagé, mais il aura besoin de beaucoup plus d'énergie.

Aussi, ce qu'il faut retenir c'est qu'il faut savoir faire des choix.

 

Green-Computing

 

3. Green IT et RGESN : une solution à mettre en place

Ainsi, si nous devions résumer, le Green IT c'est l'environnement, l'humain, et donc la qualité durable. Pour plus de détails, n'hésitez pas à vous rendre sur La Taverne Du Testeur, qui traite régulièrement de ce sujet.

On peut alors se concentrer sur le RGESN, le référentiel général d'éco-conception des services numériques. L'objectif est, à nouveau, de limiter son impact. Le RGESN va prendre en compte autant le matériel que l'immatériel, donc la conception. Ce référentiel se base ainsi sur les 9 thématiques suivantes :

  • La stratégie
  • Les spécifications
  • L'architecture
  • L'UX/UI
  • Les contenus
  • Le frontend
  • Le backend
  • L'hébergement
  • L'algorithmie

Ce référentiel permet de réfléchir à de nombreux usages et indique de quelles manières on peut agir, réellement, sur son empreinte carbone. Prenons l'exemple du téléphone portable. Aujourd'hui, nous avons l'habitude de changer de téléphone après 2 ans et demi d'utilisation, voire 3 ans, contre 18 mois il y a encore quelques années. Pourtant, ce n'est pas suffisant, nous devrions garder nos appareils au moins 5 ans.

Mais pourquoi changeons-nous de téléphone aussi souvent ? Marc nous parle de trois raisons principales :

  • Une batterie qui ne dure plus assez longtemps : - un problème souvent lié à l'utilisation d'applications énergivores qui abîment la batterie, ainsi que de mauvaises habitudes de chargement des utilisateurs. Une des pistes pour limiter ce problème consisterait donc à avoir des applications qui consomment moins de batterie, permettant de moins charger l'appareil.
  • Une envie de nouveauté : il est de plus en plus rare que nous changions de téléphone parce qu'il ne fonctionne plus. Une habitude de suivre les modes, un nouveau modèle révolutionnaire, toutes les justifications sont bonnes ; même si ce point reste un débat à part entière, il reste toutefois à se poser la question de la nécessité d'un changement fréquent.
  • Des applications qui ne fonctionnent plus : l'envie de changement n'est pas la seule raison de changer de téléphone alors que celui que l'on possède déjà fonctionne encore, il arrive souvent que nos applications préférées ne fonctionnent plus, ou alors deviennent de plus en plus lentes et rendent ainsi notre utilisation moins agréable. Il est ainsi primordial de continuer de penser ses applications pour qu'elles fonctionnent sur des OS qui commencent à dater.

Le RGESN, c'est aussi penser aux serveurs que l'on utilise, Marc nous parle par exemple de son expérience avec son blog. Avec des serveurs aux Etats-Unis, La Taverne du Testeur n'avait pas les serveurs les plus verts qu'elle pouvait avoir ; le mieux serait d'avoir ses serveurs les plus proches possibles, potentiellement alimentés via de l'énergie renouvelable.

Toujours selon L'ADEME, l'impact sur l'environnement se partage entre les terminaux (50%), les data centers (46%) et le réseau (4%). Parler data centers, c'est bien sûr s'intéresser au stockage de nos applications et de leurs véritables besoins. En effet, stocker des données sur 10 Téra ou 1 seul n'a pas le même impact sur l'environnement.

 

4. Le rôle de Mr Suricate dans le Green IT

Mr Suricate est une solution de test automatisé en No-Code. Nous travaillons principalement avec des grands comptes et nous nous positionnons comme le one-stop-shop du test, c'est-à-dire que nous sommes en mesure de réaliser aussi bien du monitoring en production que la détection de bugs sur un environnement de test.

Nous proposons également des tirs de charge, permettant d'obtenir des KPIs sur les performances des parcours, ainsi que des analyses sur les pratiques de sécurité. Nous intégrons en plus des tests de données analytiques, des tests d'accessibilité numérique et des évaluations en Green IT

Concernant le tableau de bord Green IT, il permet d'évaluer la note de Mr Suricate grâce à l'EcoIndex, un indicateur clé de performance environnementale. Nous travaillons actuellement à l'optimisation de notre site afin d'améliorer cette note. Parmi les données remontées, nous analysons notamment le nombre de requêtes et la complexité du DOM, ce dernier étant un facteur déterminant de l’EcoIndex : plus un DOM est complexe, plus il est difficile à afficher, et donc énergivore.

En parallèle, nous avons développé avec l'équipe d’experts K-LAGAN, un rapport spécifique au RGESN (Référentiel Général d'Écoconception des Services Numériques), basé sur l’ENVI Score

Alors que l'EcoIndex analyse l'impact de l'usage, le RGESN se concentre sur la conception. Disposer de ces deux indicateurs permet une analyse plus complète et approfondie.

Le RGESN repose sur plusieurs critères tels que l'architecture, le contenu, l'UX/UI, etc. Une moyenne de ces scores est réalisée afin d'obtenir l'ENVI Score, qui constitue un véritable audit. Ses résultats permettent d’identifier les points à améliorer et de formuler des recommandations adaptées

Ce projet est un codéveloppement avec K-LAGAN. Nous avons mis en place les KPIs, qui sont accompagnés de la partie Green IT, et K-LAGAN réalise un audit périodique afin de mettre à jour votre rapport, accessible directement depuis votre espace Mr Suricate

 

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