Les régressions informatiques en production : impact, causes et solutions

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Dans un monde où les cycles de développement sont de plus en plus courts et où les mises en production s’enchaînent rapidement, les régressions informatiques en production représentent un défi majeur pour les entreprises.

Une simple modification du code peut entraîner des dysfonctionnements inattendus, affectant la qualité du produit et l’expérience utilisateur.

Dans cet article, nous explorons en détail l’impact des régressions en production, leurs causes principales, ainsi que les solutions les plus efficaces pour les prévenir et limiter leurs conséquences.

 

Qu’est-ce qu’une régression informatique en production ?

Une régression informatique désigne un dysfonctionnement d’un logiciel ou d’une application qui apparaît après une mise à jour ou une modification du code.

Ce problème survient lorsque des fonctionnalités qui fonctionnaient auparavant correctement cessent de fonctionner ou se comportent de manière inattendue.

Cela peut être dû à la correction d’un bug, une mise à jour logicielle, ou encore l'ajout d’une nouvelle fonctionnalité.

 

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L'impact des régressions informatiques en production

Les régressions en production peuvent avoir des conséquences importantes, tant sur le plan technique que sur les aspects commerciaux et organisationnels.

Impact sur l’expérience utilisateur 

Une régression impactant l’interface utilisateur ou le fonctionnement d’une application peut générer de la frustration chez les utilisateurs et entraîner une perte de confiance.

Un service instable ou défaillant nuit inévitablement à l’image de marque de l’entreprise et peut même conduire à une diminution de l’engagement ou du taux de conversion.

Un risque financier majeur 

Les régressions en production peuvent entraîner des pertes financières conséquentes, quel que soit le contexte.

Par exemple :

  • Une panne sur un site e-commerce lors d’un pic de trafic peut engendrer une perte de chiffre d’affaires importante.
  • Un bug dans un logiciel financier peut causer des erreurs de transactions coûteuses.
  • Une interruption de service impose des interventions d’urgence, augmentant les coûts de maintenance et d’exploitation.

Perturbation des équipes de développement et des processus internes

Une régression en production entraîne souvent un stress important pour les équipes techniques.

Les développeurs doivent réagir rapidement, analyser et corriger le problème, souvent en dehors des heures de travail prévues.

 

Les principales causes des régressions informatiques

Changements non testés ou mal testés

L’une des causes les plus fréquentes des régressions est l’absence de tests adéquats après une modification du code.

Lorsqu’un nouveau développement est ajouté, il peut impacter d’autres parties du système de manière inattendue.

Par exemple, en octobre 2018, une mise à jour de Windows 10 (version 1809) a provoqué la suppression automatique des fichiers personnels de certains utilisateurs (documents, images, vidéos).

Microsoft a introduit une mise à jour visant à optimiser l’espace de stockage sur les disques durs en supprimant certains fichiers considérés comme inutiles. Cependant, un bug lié à la fonctionnalité Known Folder Redirection (KFR) a conduit le système à effacer involontairement des fichiers utilisateur stockés dans des dossiers système.

Manque d'automatisation des tests

Si les tests de non-régression sont effectués manuellement, il y a un risque accru de passer à côté de certaines erreurs. Une couverture de test insuffisante peut laisser des bugs passer en production.

Intégration continue et déploiement accéléré

Avec l’essor des pratiques CI/CD (Continuous Integration / Continuous Deployment), les mises en production sont plus fréquentes.

Cependant, sans automatisation des tests et monitoring rigoureux, le risque de régression augmente considérablement, pouvant impacter la stabilité et la performance des applications.

Environnements de test non représentatifs

Si l’environnement de test ne reflète pas fidèlement la production, certains problèmes peuvent ne pas être détectés avant la mise en ligne.

Par exemple, des différences dans les configurations serveur ou les bases de données peuvent générer des comportements imprévus.

Interactions complexes entre différents modules

Dans les applications complexes, un changement mineur peut avoir des effets en cascade sur d’autres fonctionnalités, en raison d’interdépendances entre les composants logiciels.

En 2012, Knight Capital, une grande firme de trading américaine, a subi une perte de 440 millions de dollars en 45 minutes à cause d’une régression logicielle.

L’entreprise a déployé un nouveau logiciel de trading, mais une ancienne fonctionnalité obsolète a été réactivée par erreur dans un des serveurs. Cette fonctionnalité exécutait automatiquement des transactions, provoquant une avalanche d’achats et de ventes erronés sur les marchés boursiers.

 

Prévenir et résoudre les régressions informatiques en production - comment faire ?

Afin de prévenir les régressions informatiques en production, les tests de régression doivent être un élément essentiel du cycle de test.

Essentiellement, il est nécessaire de tester aussi bien les fonctionnalités existantes que les nouvelles, et c'est précisément ce que permettent les tests de non-régression.

Ces tests assurent que les nouvelles modifications fonctionnent comme prévu, tout en garantissant que les fonctionnalités précédemment implémentées restent intactes et exemptes de bugs.

 

Qu’est-ce qu’un test de régression ?

Selon la définition de l’ISTQB, un test de régression consiste à tester un programme déjà validé, après une modification, afin de s’assurer que celle-ci n’a pas introduit de nouveaux défauts dans des parties du logiciel qui n’ont pas été modifiées.

En d’autres termes, un test de régression permet de vérifier que les évolutions d’un logiciel, d’un site web ou d’une application mobile – comme l’ajout d’une nouvelle fonctionnalité, une correction de bug ou une mise à jour – n’ont pas altéré le bon fonctionnement des fonctionnalités existantes.

Par exemple, si une mise à jour est effectuée sur un site e-commerce pour ajouter un nouveau moyen de paiement, un test de régression permettra de s’assurer que les paiements précédents (carte bancaire, PayPal, virement, etc.) fonctionnent, même après l’intégration de cette nouvelle option.

*Quelle différence entre test régression et test de non-régression ? En réalité, il n’y en a pas, c’est exactement la même chose. On utilise les deux termes. L’ISTQB, par exemple, préfère le terme de test de régression.

Quels sont les différents types de test de régression ?

Les tests de régression (ou de non-régression) peuvent être réalisés de plusieurs manières, en fonction des besoins de l’entreprise et des ressources disponibles.

Tests de régression correctifs : réutilisent les tests existants, à condition qu’aucun changement majeur n’ait été apporté au produit. Ils permettent de vérifier rapidement que les fonctionnalités de base restent opérationnelles après une correction de bug ou une mise à jour mineure.

Tests de régression complets : consistent à tester l’ensemble du produit depuis le début, afin de s’assurer que toutes les modifications effectuées n’ont introduit aucune anomalie. Ils sont souvent utilisés après une refonte majeure ou une mise à jour importante.

Tests de régression sélectifs : permettent de choisir un sous-ensemble de tests ciblant uniquement les parties du code impactées par une modification. Ces tests permettent d’optimiser les efforts de test sans sacrifier la couverture des éléments critiques.

Tests de régression progressifs : consistent à créer de nouveaux tests adaptés aux évolutions du produit, garantissant ainsi une meilleure couverture des nouveaux comportements.

Tests de régression partiels : réalisés lorsque plusieurs modules sont en cours de développement et doivent être intégrés à la version principale du code. Ils permettent de s’assurer de la compatibilité entre les nouveaux éléments et l’ensemble du système avant fusion.

Tests de régression unitaires : visent à tester des portions spécifiques du code de manière isolée, sans interaction avec les autres composants. Ils sont particulièrement utiles pour détecter rapidement des erreurs dans des modules ou fonctionnalités bien définis.

 

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Éviter les régressions en production : meilleures pratiques

Effectuer des tests de non-régression systématiques

L’un des moyens les plus efficaces pour éviter les régressions est de réaliser des tests de non-régression de manière systématique lors de chaque mise à jour.

Ces tests permettent de s’assurer qu’aucune modification du code n'a introduit de nouveaux dysfonctionnements.

Idéalement, les tests de non-régression doivent être effectués dans les cas suivants :

  • Lorsqu’une correction d’anomalie est apportée au code.
  • Lors de l’ajout d’une nouvelle fonctionnalité.
  • Lors d’une modification d’une fonctionnalité existante.
  • Lorsqu’une mise à jour de l’environnement est effectuée (ex : changement de base de données, mise à jour des dépendances).
  • Lors d’une optimisation du code source pour améliorer les performances.

Suivre un guide de style de programmation

L’adoption d’un guide de style de programmation permet de garantir une cohérence dans l’écriture du code au sein d’une équipe.

Ces guides définissent des règles et bonnes pratiques qui doivent être suivies par tous les développeurs afin de réduire les erreurs et de faciliter la maintenance.

Des règles claires et bien appliquées permettent d’éviter les mauvaises pratiques de programmation qui pourraient entraîner des régressions difficiles à identifier et à corriger.

Réaliser des revues de code entre pairs

Les code reviews sont un processus essentiel pour identifier les erreurs potentielles avant qu'elles ne soient intégrées au projet.

Elles permettent de :

  • Détecter des problèmes de sécurité et des bugs avant leur introduction dans le code source.
  • Améliorer la qualité du code en bénéficiant de l’expertise des autres développeurs.
  • Assurer une meilleure compréhension du code au sein de l’équipe.

Effectuer des tests unitaires rigoureux

Les tests unitaires sont un moyen efficace de réduire le nombre de bugs qui arrivent en production. Ils permettent de :

  • Tester chaque module individuellement, sans dépendance avec le reste du code.
  • Vérifier l’intégrité des fonctionnalités de manière isolée.
  • Détecter rapidement les erreurs introduites par des modifications du code.

Les meilleurs tests unitaires sont écrits par les développeurs proches du projet, car ils connaissent le code et ses spécificités. 

De plus, l’écriture de tests unitaires est un excellent moyen pour les nouveaux développeurs d’apprendre à comprendre le code existant.

Opter pour des tests et une surveillance automatisés

À mesure que votre application évolue, le nombre de tests nécessaires pour garantir son bon fonctionnement augmente considérablement.

Cela peut rapidement devenir coûteux en temps et en ressources, obligeant parfois à déprioriser les tests au profit d'autres tâches.

L’automatisation des tests de régression permet de tester plus rapidement et plus fréquemment, détecter précocement les régressions, et maximiser la couverture des tests sans ralentir le processus de développement. 

 

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