Que ce soit pour un réveil programmé sur votre smartphone ou une commande d’un repas via une application, tout passe par du code, et parfois ce code déraille !
Les bugs logiciels peuvent être bénins, mais certains ont coûté des milliards, causés des crises majeures, voire mis des vies en danger.
Pour les testeurs, ces échecs sont autant de leçons précieuses à ne jamais oublier.
Dans cet article, nous explorons quelques-uns des échecs logiciels les plus marquants de l’histoire et les leçons à en tirer.
Le 4 juin 1996, à Kourou, en Guyane française, la fusée Ariane 5 est lancée pour la toute première fois.
37 secondes après le décollage, elle dévie de sa trajectoire, se désintègre en plein vol et explose, provoquant la perte de plus de 370 millions de dollars de matériel, le tout causé par une erreur logicielle.
Le logiciel de guidage utilisait une portion de code réutilisée de la version précédente, Ariane 4, et les conditions de vol d’Ariane 5 étaient radicalement différentes.
Lors d’une conversion d’un nombre à virgule flottante en entier, une exception non gérée s’est produite, ce qui a entraîné la perte de contrôle du système de navigation.
De plus, l’erreur s’est produite dans un module logiciel qui n’était même plus nécessaire après le décollage, mais restait actif.
Ce bug aurait pu être détecté lors de simulations réalistes ou d’un audit de code approfondi. Il s’agissait en réalité d’une faille connue, mais qui avait été jugée peu probable.
La leçon pour les testeurs :
Ne jamais supposer qu’un code ancien est fiable simplement parce qu’il a fonctionné avant. Chaque réutilisation de code doit être remise dans le contexte du nouveau système.
Tester ne consiste pas uniquement à valider les fonctionnalités actuelles, mais aussi à évaluer la pertinence et la robustesse du code hérité, surtout dans des environnements critiques.
À la fin des années 90, un problème apparemment simple a pris une ampleur mondiale : la gestion des dates dans les systèmes informatiques.
Pendant des décennies pour économiser de la mémoire, les développeurs ont souvent codé les années sur deux chiffres seulement (ex : "99" pour 1999).
Beaucoup craignaient que les ordinateurs interprètent l’an 2000 comme 1900, entraînant des erreurs massives dans les calculs de dates, les systèmes bancaires, ou les logiciels de navigation, par exemple.
Contrairement à la panique ambiante, le 1er janvier 2000 ne fut pas un chaos généralisé.
Il n’avait pas de pannes d’électricité à grande échelle, pas d’avions cloués au sol, pas d’effondrement des systèmes bancaires. Pourtant, cela ne signifie pas que le bug était surestimé, ni qu’il n’avait pas de conséquences.
Des centaines de milliards de dollars ont été investis en prévention surtout par les gouvernements, les banques, les hôpitaux, et les compagnies d’assurances. Une campagne mondiale de mise à jour et de test des systèmes informatiques a été menée pendant plusieurs années.
Cependant, quelques bugs ont tout de même été recensés :
Rien de catastrophique, mais suffisant pour démontrer que le risque était bien réel.
La leçon pour les testeurs :
Il est crucial de tester les cas limites liés au temps et de ne pas faire de suppositions implicites dans le code ("on n’arrivera jamais à l’an 2000").
Il montre aussi que le test préventif, même coûteux et invisible pour l’utilisateur final, peut être décisif pour éviter des crises colossales.
Le 27 mars 2008, l’aéroport de Londres Heathrow inaugure son nouveau Terminal 5, censé révolutionner l’expérience des passagers.
Dès le premier jour, des dizaines de milliers de bagages sont perdus, des vols sont annulés ou retardés, et l’image de British Airways est fortement ternie, le tout à cause d’un nouveau système de gestion automatisée des bagages qui n’avait pas été suffisamment testé en conditions réelles.
Les erreurs venaient d’une combinaison de problèmes logiciels, d’un manque de coordination entre les différents systèmes (ascenseurs à bagages, tapis roulants, scanners, etc.), et d’une mauvaise formation du personnel.
Plus de 42 000 bagages égarés en quelques jours, et des pertes estimées à plusieurs dizaines de millions d’euros.
La leçon pour les testeurs :
Un système peut fonctionner parfaitement en environnement de test, mais échouer en production.
Les tests doivent donc inclure des scénarios complexes, multi-systèmes, et tenir compte des comportements humains.
Le 1er août 2012, la société américaine Knight Capital, spécialisée dans le trading à haute fréquence, déploie un nouveau logiciel de trading sur les marchés financiers.
Moins d’une heure plus tard, l’entreprise perd plus de 440 millions de dollars.
Une ancienne fonctionnalité de test, censée être désactivée, était encore active sur certains serveurs.
Le logiciel envoyait automatiquement des ordres d’achat et de vente massifs et incohérents sur des centaines d’actions. Le système n’a pas pu détecter l’anomalie, car aucun mécanisme de rollback ou de surveillance en temps réel a été mis en place.
L’entreprise tente de limiter les dégâts, mais le mal est fait. Le bug provoque une volatilité inhabituelle sur le marché, ruine littéralement Knight Capital, et l’entreprise est rachetée quelques mois plus tard.
Tout cela à cause d’une erreur de déploiement et de l’absence de tests de validation post-release. Aucun test n’avait été effectué en condition réelle sur l’ensemble des serveurs, et les erreurs n’ont pas été remontées à temps.
La leçon pour les testeurs :
Les tests doivent inclure la phase de déploiement elle-même, pas uniquement les fonctionnalités. Il est essentiel de valider que tous les environnements sont cohérents, que les anciennes fonctionnalités sont désactivées, et que les outils de monitoring sont actifs.
Une erreur de configuration peut parfois avoir autant d’impact qu’un bug fonctionnel, et le moindre écart peut provoquer un effet domino désastreux.
En octobre 2018, Microsoft lance une mise à jour de Windows 10 censée améliorer la stabilité du système.
Quelques jours après le déploiement, des milliers d’utilisateurs signalent un bug particulièrement grave. La mise à jour supprimait des fichiers personnels dans le dossier "Documents" sans avertissement ni possibilité de récupération.
Ce bug avait pourtant été signalé par des testeurs plusieurs semaines avant le lancement officiel. Bien évidemment, les retours n’ont pas été pris en compte à temps, et aucune mesure corrective n’a été appliquée.
Le problème venait d’un conflit entre l’outil de redirection de dossiers (Known Folder Redirection) et la gestion des doublons, un cas connu, mais mal géré lors des tests.
Microsoft suspendra temporairement la mise à jour et publiera un correctif, mais le mal était fait, et la confiance des utilisateurs prend un coup !
La leçon pour les testeurs :
Il ne suffit pas de tester les cas "normaux". Les cas spécifiques, les configurations personnalisées et les retours des utilisateurs doivent faire partie intégrante du cycle de test.
Un bon processus de QA doit aussi savoir écouter et réagir rapidement.
Un logiciel peut très bien faire ce qu’on lui a demandé, mais mal le faire dans un contexte réel. Le rôle du testeur est aussi d’imaginer ce qui pourrait mal tourner.
Ce n’est pas parce qu’un cas est peu probable qu’il ne mérite pas d’être testé. L’impact potentiel doit guider les priorités de test autant que la fréquence.
La plupart des bugs majeurs sont le résultat d’un manque de communication entre équipes, entre développeurs et testeurs, ou entre l’entreprise et ses utilisateurs.
Les outils comme Mr Suricate permettent d’automatiser des scénarios de test en no-code de manière puissante. En revanche, la curiosité du testeur, sa capacité à poser les bonnes questions, reste irremplaçable.
Chaque bug découvert est une opportunité d’apprentissage. Documenter les causes, les impacts et les solutions permet d’élever le niveau de qualité global dans l’entreprise.
Chez Mr Suricate, nous constatons chaque jour à quel point l’automatisation des tests no-code permet aux équipes de développement d’anticiper, de détecter et de corriger les erreurs plus rapidement.
Comme le disait Benjamin Franklin : “A penny saved is a penny earned.” Dans cette logique, les tests QA sont une composante essentielle du retour sur investissement des entreprises.
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